Mon adolescent.e trans a un trouble alimentaire: quoi faire en tant que parent ?

Nutritionniste

Mon adolescent.e trans a un trouble alimentaire: quoi faire en tant que parent ?

Vous avez un.e adolescent.e trans ou non-binaire à la maison et iel vient de se faire diagnostiquer avec un trouble alimentaire ? L’expérience d’avoir un.e adolescent.e trans avec un trouble alimentaire peut faire paniquer plus d’un parent. Faire le deuil de l’adolescent.e qu’on pensait avoir n’est pas un processus facile et peut impliquer de la tristesse, de la culpabilité et un sentiment d’impuissance. Cependant, il est possible d’intervenir pour diminuer la dysphorie de genre sans nourrir le trouble alimentaire. Voici six approches thérapeutiques qui peuvent aider votre adolescent.e trans à se sentir mieux dans son corps sans augmenter la présence de son trouble alimentaire.

1. Accepter votre adolescent.e dans sa transidentité

Votre adolescent.e n’est pas devenu une toute nouvelle personne parce qu’iel est trans ou non-binaire. Au contraire, ce n’est qu’une nouvelle étape dans le développement de son identité. La transidentité est une identité au même titre que la cisidentité. Accepter votre adolescent.e et les supporter dans leurs démarches d’affirmation de genre est une marque de respect et d’ouverture de votre part. N’hésitez pas à aller chercher du support dans des groupes de parents d’adolescent.e.s trans et non-binaires si ce processus est difficile pour vous.

2. Identifier des façons de ressentir de l’euphorie de genre

L’euphorie de genre, un sentiment de joie relié à l’identité de genre, est une émotion à favoriser chez un.e adolescent.e trans. À l’inverse, la dysphorie de genre, un sentiment d’incongruence entre son genre assigné à la naissance et son identité de genre, est une émotion extrêmement négative qu’on veut éviter de ressentir. Un.e adolescent.e trans peut utiliser de la restriction ou de l’activité physique excessive pour diminuer la dysphorie de genre, mais ceci ne fait que renforcer le trouble alimentaire. Identifier des façons de ressentir de l’euphorie de genre est une bonne stratégie pour éviter de nourrir le trouble alimentaire. Ces stratégies varient d’une personne à l’autre et peuvent inclure les stratégies listées plus bas.

3. Utiliser des outils d’affirmation de genre

Les outils d’affirmation de genre peuvent aider votre adolescent.e trans à se sentir plus à l’aise dans son corps. Les “binders”, par exemple, sont des vêtements de compression de la poitrine qui diminuent son apparence. Des “packers” peuvent donner l’apparence d’avoir un organe génital masculin, ce qui peut affirmer le genre d’un adolescent transmasculin. Le “padding” est surtout utilisé pour donner une apparence plus féminine au corps d’une adolescente transféminine. Tous ces outils d’affirmation peuvent être obtenus en ligne ou à des centres pour personnes LGBTQ+. Ils aident à diminuer la dysphorie de genre et à augmenter l’euphorie de genre, ce qui peut en contrepartie diminuer les comportements reliés au trouble alimentaire.

4. Explorer l’expression de genre

Tout comme les outils d’affirmation de genre, explorer son expression de genre à travers les vêtements, les souliers et le maquillage est une façon pour un.e adolescent.e trans de se sentir plus à l’aise dans son corps. N’hésitez pas à accompagner votre adolescent.e trans dans son cheminement identitaire et vestimentaire. L’exploration de différents styles est un processus commun aux adolescent.e.s cis et trans et contribue au développement identitaire de votre adolescent.e en dehors de son trouble alimentaire.

5. Explorer des méthodes médicales d’affirmation de genre

L’accès à l’hormonothérapie et aux chirurgies d’affirmation de genre est difficile pour les adolescent.e.s, qui doivent souvent attendre leur majorité pour avoir accès à ces traitements. Par contre, des méthodes d’affirmation de genre comme la pilule contraceptive chez un adolescent transmasculin qui ressent de la dysphorie à l’arrivée de ses menstruations sont une option plus accessible dans la majorité des cas. Par exemple, la prise de la pilule contraceptive peut arrêter les menstruations et réduire la dysphorie de genre associée sans que votre adolescent adopte des comportements alimentaires désordonnés pour arrêter ses menstruations. N’hésitez pas à consulter votre médecin de famille pour voir si ceci est une bonne option pour votre adolescent.e.

6. Encourager la pratique d’activités pour un objectif d’affirmation de genre si possible

Être un.e adolescent.e trans peut mener à un sentiment d’isolation et de solitude, particulièrement chez les adolescent.e.s trans qui n’ont pas un cercle social de personnes trans et non-binaires. Les activités sociales, tels que les sports ou autres passes-temps, sont des outils importants pour aider votre adolescent.e trans à développer une communauté. Une ligue LGBTQ+, par exemple, peut aider votre adolescent.e trans à se sentir mieux entouré.e et à pratiquer de l’activité physique dans un contexte de groupe respectueux de sa transidentité. Les bénéfices d’être supporté par son entourage, tel qu’en pratiquant un sport d’équipe avec d’autres adolescent.e.s trans et non-binaires, sont indéniables.
Finalement, il est possible de travailler la relation avec l’alimentation et avec l’identité de genre en parallèle. Nos nutritionnistes sont formées pour aider votre adolescent.e trans dans le développement d’une saine relation avec l’alimentation. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec une des nutritionnistes de notre équipe pour améliorer votre relation avec les aliments et avec votre corps.
– Katherine Dulong, Nutritionist, Dt.P
Partagez ceci :